Chronique : L’Assassin du roi de Robin Hobb

Vous le savez, j’aime les intégrales. Après le cycle d’Elric et Le cycle des Princes d’Ambre, je me suis jetée dans le cycle de l’apprenti assassin, l’assassin du roi de Robin Hobb.

Résumé

Fitz est abandonné à l’âge de 5 ans par son grand père, malgré les cris de sa mère. Laissé à la garde des soldats du roi, il apprends très vite qu’il est un bâtard. Pas n’importe lequel, le bâtard du prince Chevalier Loinvoyant, l’héritier du trône. Celui ci abdique en faveur de son frère, Vérité. Jamais il ne demandera à voir Fitz, qui grandit à Castelcerf, sous la protection toute raisonnable vous allez voir, de son autre grand père, le Roi Subtil. Oui, mais tout a un prix, et la protection du Roi demande de le servir… et d’en devenir le bras armé. Bientôt une menace se profile à l’horizon : les pirates rouges ont soif de vengeance après la dernière guerre, et entreprennent de détruire leur terre d’une façon bien particulière.

Des incohérences de la part de Robin Hobb ?

Bon forcément la Diane elle est tatillon. Oui mais c’est un défaut professionnel typique de l’écrivain. Après, je tempère ces légères critiques, d’une part parce que je me doute que mes propres romans auront peut être des incohérences.

  • Umbre ne sait pas où est Burrich lorsque celui-ci laisse Fitz seul à la cabane ? Pourtant il sait tout, tout le temps, et d’ailleurs c’est son boulot d’être informé de tout. Ça m’a paru comme anormal et bizarre.
  • Vérité parcourt la route d’Art en 2 ans… quand Fitz et compagnie le fait en 3 semaines. hem hem
  • En ayant plusieurs clans, pourquoi Royal n’a pas lancé une attaque d’Art de tous les membres de ses clans sur Fitz pour le tuer une fois pour toutes ?
  • Dommage qu’on ne voit pas l’apprentissage de Fitz auprès de Rolf le Noir pour maîtriser son vif dans le fil du récit. On apprends ce qui s’est passé sous forme d’introduction dans la suite, après le tome 7.
  • Mais qu’il est con ce Fitz : qu’il soit naif ou stupide, il m’a littéralement énervé dans ce chapitre. Quand Caudront lui dit « Royal peut t’espionner à travers le fou, votre lien est tellement fort. » Et que Fitz 3 pages suivantes : « la femme que j’aime le plus au monde vit à tel endroit. » Quand on est con on est con.
  • Un regret : que la psychologie de Royal n’ait pas été plus développée au fil des pages. On comprends le fond de la pensée dans les deux chapitres. Et on mesure l’enfant gâté qu’il a été. Mais c’est le fou qui a relevé l’élément le plus intéressant dans la psychologie de Royal et qui n’a jamais été développé : Comment réagirais-tu si on avait tué ta mère ?

J’ai aimé

Je suis époustouflé par le style fluide de Robin Hobb, sa capacité à développer les états d’âme des personnages sans que cela deviennent chiant. Là où Tolkien nous perds dans les détails, Robin Hobb réussit à nous faire plonger… et on ne déccroche pas. Elle sait instiller tout au long des mots son intrigue. Je suis étonnée qu’elle puisse étirer l’action de son intrigue sur des mois… sans que je m’ennuie. Il ne se passe pas grand chose pourtant dans un roman de Robbin Hobb: nous suivons l’évolution du personnage, Fitz, notre héros sur des mois, et des années. Mais les personnages secondaires, leurs conflits intérieurs, et leur cheminement est tout aussi intéressant que l’action qui pourrait parfois tenir en une centaine de pages. Une grande leçon d’écriture pour moi.

Entendez moi bien : j’adore Tolkien, mais là, Robin Hobb l’a détrôné dans mon coeur. MAIS si vous aimez l’action trépidante, avec une page = une action, (un peu comme le Da Vinci Code) vous allez peut être moins aimer.

Lire un roman de Dan Brown c’est un peu comme passer la nuit avec un jeune homme : enthousiaste, échevelé et vous finissez hâletante.

Robin Hobb c’est l’amant expérimenté qui vous fait plonger dans une nuit que vous n’aviez pas vu venir et où chaque page est un délice dans lequel vous vous perdez.

Pour conclure

Je finis cette saga comme une nuit d’amour la tête me tourne et je suis satisfaite. Rien de pire que le sentiment d’un dénouement trop rapide et bâclé. Merci Robin Hobb ! J’ai terminé le cycle entier soit 13 tomes. Le tout en quelques mois. Je suis assez fière de moi, car je t’avoue cher lecteur, j’ai eu le coeur brisé. J’ai faillé arrêter, comme après l’épisode du Red Wedding de Game of Thrones. Mon personnage préféré meurt. L’âme soeur de Fitz. Que j’ai pleuré.

Certains voient dans les romans de fantasy des jolies fantasies justement. Des petites choses sans importance. Des histoires à dormir debout, à se raconter autour d’un verre. Mais ce qui sous tend les récits de Robin Hobb, et j’ai les larmes qui me montent aux yeux en l’écrivant ce soir: c’est la perte. Le sentiment de perte incommensurable qui ampute Fitz, le héros de tout. On lui prendra tout, au nom de la sauvegarde du trône des Loinvoyant. Comment continuer ? Comment continuer à vivre quand on perd la moitié de soi-même ? Comment continuer à lutter quand tu perds la famille que tu espérais fonder ? Je suis sortie écorchée vive de cette lecture, bouleversée. Et comme un bon vin, je vais laisser s’imprégner cette histoire dans en moi avant d’en reprendre une gorgée. Et oui, la suite du cycle se poursuit avec une 3ème partie. je n’ai pas lu les aventuriers de la mer qui intervient entre le 1er et le 2ème cycle de l’Assassin royal. Je ne pouvais tout simplement pas abandonner l’histoire de Fitz et du fou.

Voilà cher lecteur, plonge avec délice dans cette aventure, tu en ressortiras grandi. Et j’ai hâte de lire ta réaction, ton avis.

Salutations le clan

Diane McNeele

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