Cassandra dit que les manuscrits coutent cher. C’est qu’un arbre est précieux. Sa vie est précieuse. Pour chaque arbre abattu, nous en plantons cinq.
C’est la règle de la magie. Si tu fais le bien, il te sera rendu trois fois, si tu fais le mal il te sera rendu trois fois.
J’ai 14 ans aujourd’hui. Cassandra m’a dit que je progressais mais je n’ai pas l’autorisation de lire les livres et manuscrits de la bibliothèque. Lorsque j’ai pris le carnet, Cassandra a haussé un sourcil. Elle m’a dit que les novices de la Caste n’avaient pas le droit d’avoir des affaires personnelles. Mais j’ai tellement de mal à me rappeler tout ce qu’elle m’enseigne. Alors elle a accepté.
Le conseil que l’on appelle Shunga a choisi d’entreposer au sous-sol les manuscrits vierges, notre réserve, là où sont également gardés les vases et l’huile sacrée pour les couronnements.
Mais il n’y a plus de couronnement. Plus jamais, et moi Andraste, je suis la dernière novice. Tous les autres sont morts, la magie, la Caste n’a pas su les protéger. Et pourtant, je n’ai pas peur, même quand la nuit, j’entends la forêt craquer. Je n’ai pas peur car je sais que jamais je ne quitterai cette forêt. Et pourtant, je vois des reflets derrière l’Azur, le monde de l’oubli. Un monde étrange, fait de tours, mais différentes des gravures que Cassandra m’a montrées.
C’est Cassandra qui partira rejoindre la Caste lorsque mon noviciat sera terminé. Elle va me manquer. Elle n’est pas ma mère, mais elle m’a élevé comme elle l’a pu. Pourtant je ne me souviens pas de gestes de tendresse. Jamais elle ne m’a caressé les cheveux, ou prise dans ses bras.
Ce serait plus facile de lui obéir si elle était ma vraie mère. Mais je n’ai pas de mère, ni de père. Juste le carnet et cette place au sein de la Caste.
Andraste