Tigana de Guy Gavriel Kay

Tigana novel Guy Gavriel Kay

Tigana est un roman de fantasy mêlant politique, histoire, et fantasy sur fond de reconquête d’une identité perdue. Cette quête n’est pas la quête d’un seul individu, mais de tout un groupe dont la culture et l’identité ont été volés. Comme je viens de m’installer au Canada, j’étais curieuse de lire un livre de fantasy écrit par un Canadien. Et vous le savez, j’adore les cycles, et les histoires qui se suivent et n’en finissent pas dans un monde imaginaire sans fin.

Résumé de Tigana

L’histoire s’ouvre sur la veille d’une terrible bataille et Saevar sculpteur et aide de camp, discute avec Valentin, le prince, de l’issue de la bataille. En gros, ils savent qu’ils vont dérouiller, mais ils prennent le temps de philosopher et de dire de la poésie du genre :

« La beauté que nous trouvons est façonnée, du moins en partie, par ce que nous savons que le matin apportera. »

Tu voies le genre.

L’histoire du roman va suivre un jeune chanteur, Devin, qui rejoint un groupe de hors la loi. Leur but, mettre à bas les deux magiciens qui ont mis à sac leur royaume, et remettre sur le trône … l’héritier légitime de Tigana. Le sort de ce royaume fut particulièrement cruel, car Brandin d’Ygrath, le tyran magicien a lancé un sort empêchant toute personne de se rappeler le nom de Tigana. La vengeance a été peaufinée pendant plus de dix ans : le temps presse car il faut que Tigana, son histoire, son nom même revienne à la vie avant que l’ancienne génération ne meurt, et le nom de Tigana avec.

Ce que j’aimé dans Tigana

L’ART

La poésie est l’une des surprise que j’ai trouvée dans ce roman : de la poésie au milieu de champs de bataille. Allez je te remets la phrase plus haut si comme moi tu as besoin de la relire une deuxième fois.

« La beauté que nous trouvons est façonnée, du moins en partie, par ce que nous savons que le matin apportera. » Prince Valentin de Tigana

J’ai d’ailleurs été surprise en lisant la critique de Elbakin qui le ressent comme moins froid que les autres romans de Guy Gavriel Kay. Bon, il faudra que je lise les autres romans alors pour pouvoir comparer. Mais j’ai trouvé justement que la poésie et la mélancolie ponctuaient ce roman plutôt harmonieusement. Là où Tolkien va passer des paragraphes entiers à décrire une forêt, les héros de Tigana s’échangent souvenirs et mélodies. La musique est un autre moyen pour Guy Gavriel Kay d’insuffler l’esprit de Tigana au fil du roman et de nous faire ressentir la beauté et la délicatesse de cette civilisation presque disparue. Saevar, l’aide de camp du prince est sculpteur, preuve que l’art est un mode de vie pour ce peuple fier et autonome.

La réflexion politique.

« La vengeance du roi d’Ygrath était plus profonde que l’occupation, les incendies, les décombres et la mort. Elle englobait les noms et la mémoire, le tissu de l’identité ; c’était une chose subtile et sans pitié. »

En lisant ces mots, je n’a pas pu m’empêcher de penser à certaines cultures, peut à peu éradiquées par des sociétés plus agressives et plus stratégiques. La perte d’identité d’un peuple est une douleur lancinante. Je pense aux Celtes colonisés par les Romains, je pense aux Egyptiens colonisés par les Arabes, et vivant au Canada actuellement, je pense aux premières nations (Indiens d’Amérique du nord et Inuit) colonisés par les colons Européens et forcées d’abjurer leur religion et leur langue pour se convertir au christianisme.

Je pense aussi aux Français, eux aussi passés sous domination britannique au Canada, et s’étant vu bannir l’usage du français.

Tigana nous renvoie donc à notre histoire : celle que nous étions proches d’oublier.

De même, en ces temps troublés, qu’est ce que la liberté. La quête de rétablir Tigana ne fait pas que des heureux, et certains composaient très bien avec le nouvel ordre établi par les deux mages.

« Vous n’étiez pas libre », éclata Devin.
« Et je dis que je l’étais ! » Erlein riposta, se retournant férocement contre lui. « Il y a peut-être eu des lois qui m’ont contraint, et un gouvernement qui a régné là où j’aurais pu en souhaiter un autre. Mais les routes sont plus sûres aujourd’hui qu’elles ne l’ont jamais été lorsque tel homme régnait sur Astibar ou le père de celui-là sur Tigana. Et j’ai porté ma vie là où je voulais aller. Pardonnez mon insensibilité si je dis que le sort de Brandin d’Ygrath sur le nom de Tigana n’était pas la première et la dernière pensée chaque jour ! »

L’histoire d’amour entre Brandin et Dianora

J’ai été surprise de la délicatesse de cette histoire d’amour. C’est là où l’on prends la mesure de la personnalité du tyran magicien, tout en demi teintes. A la fois meurtri et cruel, voilà un méchant comme je les aime.

Ce que j’ai pas aimé dans Tigana

L’histoire d’amour un peu bizarre

Bon reparlons d’amour. Si vous le lisez, vous tomberez naïvement dans le panneau de Devin tombant graduellement amoureux de Catriana qui l’envoie toujours bouler. Sauf que Catriana ne finit pas avec Devin mais avec un autre personnage. Problème, à aucun moment il n’y a eu d’indice là dessus, d’attirance. Donc perso, je n’y croie pas et me laisse un goût de « mouais ».

Le personnage de Baerd

C’est un personnage attachant, très bien écrit, mais ce chapitre entier sorti de nulle part où il va sauver cet autre peuple… Idem, ça n’a pas été introduit auparavant, donc on ne comprends pas le lien avec Tigana. Pourquoi pas ma foi. Mais, parfois, je me dis que Tigana aurait pu faire une belle trilogie avec un livre pour chaque personnage dont on suit les aventures et l’évolution. Certains ont trouvé l’intrigue plutôt simple et le livre aurait pu faire moins. Certes, on peut toujours ramasser l’intrigue, j’aime le faire dans mes propres romans, mais… la fantasy n’aurait pas la même saveur n’est-ce pas ?

Pour résumer

Je pense ne pas avoir spoilé le roman, et vous avoir donné envie de le lire dans son intégralité. Tigana a remporté plusieurs prix de fantasy et pour cause : les personnages sont attachants et les méchants sont encore plus frappants dans leur humanité.

CHRONIQUE : La Belgariade de David Eddings

belgariade couverture des romans

Salutations le Clan ! Aujourd’hui je te parle d’un cycle de fantasy qui m’a tenu en haleine pendant des semaines. C’est le cycle écrit par David Eddings, et qui retrace les aventures de Belgarion à travers différents territoires pour retrouver l’orbe d’Aldur, qui a été dérobé. Un roman de fantasy qui à mon avis fait partie des classiques du genre.

Résumé

Garion grandit paisiblement auprès de sa tante Pol, cuisinière dans la ferme de Faldor un brave homme. Tante Pol lui a très peu parlé de ses parents, mais Garion vit assez bien le fait d’être orphelin. Il faut dire que les territoires du Ponant ont été secoués par des guerres, et il n’est pas le seul. Mais un jour, le vieux conteur que tante Pol appelle Vieux Loup solitaire et qui passe souvent par là évoque un vol. Le vol d’un objet très important. Or des curieuses visions ont assailli Garion récemment. L’orbe crée par le dieu Aldur doit être restituée, et brandie par l’héritier du trône. Pol, le vieux loup solitaire et Garion s’embarquent dans une course poursuite où ils devront éviter les Gorim, effrayants prêtres de Torak le cruel dieu endormi, mais aussi d’autres personnages troubles qui veulent eux aussi leur part du pouvoir.

CE QUE J’AI AIME

David Eddings déroule le fil de son histoire avec beaucoup de subtilités et certaines histoire qui pourraient être expédiées sont puissamment développées. L’intrigue autour de Salmissra par exemple valait le détour. Car il ne s’agissait pas tant de l’interaction entre Garion et Salmissra qui était intéressante, mais la révélation du pouvoir de la voix intérieure de Garion. Et pourtant on ne sait toujours pas qui est cette voix. J’adore ! J’adore quand on me donne des indices, et qu’on m’en dissémine d’autres.

j’ai aimé aussi la psychologie féminine assez variée : entre tante Pol toujours tranquille et sûre d’elle, Ce’nedra l’adorable peste à moitié dryade, Salmissra reine des serpents assoiffée de pouvoir, et les autres reines du Ponant, j’ai trouvé que c’étaient des personnages forts, et en nuances. Ca change !!! D’habitudes les personnages féminins de fantasy sont caricaturaux

  • la méchante reine
  • la jeune fille franchement bébête mais rebelle quand même (genre comme dans Rebelle Cursed)
  • la séductrice
  • la guerrière masculine voire lesbienne (parce qu’une femme a fort caractère est forcément lesbienne dans la tête des gens)
  • et j’en passe.

Ça m’a fait franchement réfléchir à mes propres personnages. Est ce que je les développe assez ? Est ce que les personnages masculins ne sont pas trop caricaturaux ? Mais David Eddings a eu de la chance, il avait une co romancière : sa femme ! Leigh Eddings. Le genre de femme avec qui j’aurai bien aimé prendre le thé je pense !

Combien de fois j’ai éclaté de rire en public en lisant les dialogues : Barak, SIlk, Hettar qui se disputent les murgos; tante Pol et Sire Loup qui se houspillent à tout bout de champ; les tentatives de manipulation de Ce’Nedra. Si on sait depuis le début que Garion va gagner, par cette satanée prophétie, c’est en lisant le cheminement des personnages qu’on savoure ce roman de fantasy.

CE QUE J’AI MOINS AIME

Alors si les femmes s’en sortent vraiment bien dans la saga de David Eddings, il y en a un qui m’insupporte tellement il est bêta: c’est Garion. Il lui faut 2 livres entiers, vraiment 2 livres entiers pour percuter qu’il est le petit fils de Belgarath. Et ça lui prends tout le cycle pour percuter qu’il est l’héritier du trône de Riva. Pas franchement fut fut le garçon. Même avec les femmes Garion ne sait pas se débrouiller.

J’ai trouvé les méchants de l’histoire un peu caricaturaux sur les bords. Torak est beau mais orgueilleux. Les prêtres Grolim ne réfléchissent pas beaucoup et tuent à tout va. J’aurais aimé davantage de développement de l’embrigadement dans cette secte où on arrache le coeur pour le brûler. (Ils le mangent même pas ces sagouins)

Zakath aurait mérité davantage de développement je trouve. La cruauté raffinée. Voilà un méchant à la hauteur de Faraoh. (Gnark gnark gnark)

Pour résumer sur le cycle la Belgariade de David Eddings

Le cycle La Belgariade s’achève avec le mariage de Garion avec … non je vous dirai pas. Quand même, je vous ferai pas ça. Par contre j’ai très envie de continuer ma lecture avec le cycle sur la Mallorée. Quelque chose me dit que Garion n’en a pas fini avec Zakath.

Diane McNeele

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Chronique : L’ange de la nuit de Brent Weeks

Connaissez-vous Brent Weeks ? Je l’ai découvert grâce à la trilogie l’Ange de la nuit que je viens d’achever. Comme d’habitude, je vous fais une chronique générale sur la trilogie, je préfère donner une vision d’ensemble. C’est une trilogie que je vous recommande pour deux raisons : la rapidité de lecture qui en fait un morceau de choix pour toute session de binge reading, et d’autre part pour le mélange de références asiatiques et médiévales. La trilogie de l’Ange de la nuit c’est un mélange curieux, qui m’a surpris au début, mais qui plu.

Résumé de la trilogie de l’Ange de la Nuit de Brent Weeks

Azoth est un petit garçon affamé essayant de survivre dans le Dédale, la partie pauvre de la ville corrompue jusqu’à l’os de Cénaria. Un jour, il a l’opportunité de devenir apprenti d’un tueur professionnel, du meilleur tueur professionnel, Durzo Blint. Le meilleur de Cénaria. Azoth va devoir mourir pour devenir Kylar, son élève, et sauver le peu qu’il aime.

Je n’ai pas aimé

Le style est très direct, court, les phrases ramassées. C’est un style d’écriture concis, en cela, rien de négatif. Le truc qui m’a un peu gênée, c’est la répétition de gros mots qui n’apportent rien dans le dialogue et étaient vraiment fréquents. Ce n’est pas parce qu’on vit dans la crasse du Dédale qu’on ne sait que prononcer merde ou putain. Mais j’ai remarqué c’est quelque chose de moderne, qu’on voit depuis une dizaine d’années dans la littérature jeunesse : le vocabulaire vulgaire qui devient plus cru, et plus réduit aussi. Bah oui, je trouve que Diantre, ou Sacrebleu a un charme fou. ^^ Je venais d’achever le cycle de l’Assassin du Roi de Robin Hobb quand j’ai commencé la trilogie de l’Ange de la nuit. Donc la différence de niveau de langange a été un choc.

Question style littéraire aussi, j’ai eu du mal à entrer dans l’action de l’Ange de la nuit. Quand Robin Hobbs prends le temps d’installer son action, Brent Weeks lui, fait avancer son récit parfois à coups de de grosses ellipses. Une action = une page, c’est le style d’écriture que j’aime. Je déteste les longues descriptions. Et oui pour quelqu’un qui vénère Tolkien, c’est étrange n’est ce pas ?

C’est la différence avec le style de Robin Hobb qui m’a sautée aux yeux. Après quelques chapitres, je me suis laissée prendre et porter par le récit. Parfois avec difficultés tout de même, car nous suivons le personnage principal Azoth qui devient ensuite Kylar. Or ,Brent Weeks nous emmène soudainement dans d’autres lieux avec d’autres personnages dont on ne sait rien, ce qui fait un effet bizarre dans le récit: il m’a fallu plusieurs fois m’arrêter pour intégrer les personnages de Dorian, Feir Cousat et Solon. Quelques mots pour expliquer leurs situations, d’où ils venaient, et surtout leurs descriptions physiques m’auraient beaucoup aidé. J’ai arrêté plusieurs fois la lecture en me disant « Une minute, je les connais eux ? Il les a déjà introduits ? Ha oui, lui c’est le gars qui voit l’avenir. Pourquoi tout d’un coup on passe à eux ? » Mais je dois avouer, c’est vraiment Diane l’écrivain qui s’interroge là : je sais que je fais exactement la même chose, notamment dans le premier tome de ma saga. Je ne prends peut être pas assez le temps d’introduire certains personnages, de les caractériser. J’ai aussi tendance à vouloir faire avancer mon récit et tenir le lecteur par l’action. Du coup, grosse introspection sur mon propre style, et si je ne devrais pas faire plus attention pour la rédaction de mon 3ème tome d’Hizaion.

J’ai aimé

Le mélange culture moyen âgeuse et asiatique : ça m’a vraiment dérangée, au début. Parce que je ne suis pas du tout dans les références manga. J’aimais beaucoup les chevaliers du zodiaque mais une fois que le Club Dorothée s’est arrêté (amis des années 90, bonjour) je n’ai plus regardé d’autres animes japonais. On sent vraiment de plus l’infliuence des jeux vidéos dans l’écriture de Brent Weeks : notamment la tenue de pisse culotte qui n’est autre que la tenue des Assassins dans Assassin’s Creed. Mais finalement j’ai totalement adhéré au mélange de références asiatiques, que ce soit dans la description de la ville de Cenaria, ou la tenue traditionnelle du pisse-culotte, et de ses armes, ou de son pouvoir le Ka’kari.

Le truc qui m’a scotchée : Brent Weeks m’a littéralement bluffée pour la description des combats. Je me demande même s’il n’a pas décortiqué des scènes de films de Kung Fu pour les réécrire dans son roman. Bon j’avoue à la fin, il y a des passages que je sautais, parce que je voulais avancer dans le récit. Mais chapeau bas !

J’ai aimé aussi le 3ème tome : c’est d’ailleurs peut-être mon tome préféré de toute la trilogie de l’Ange Noir. On a intégré la place des différents personnages, qui représente quoi pour qui. Il y a aussi le retour d’un personnage qu’on croyait mort et enterré. Les scènes de batailles sont impressionnantes, avec des créatures qu’on se plaît à imaginer : Brent Weeks les décrit merveilleusement bien. Mes préférées sont les Feralis. Mais chut, je vous laisse découvrir. On dépasse aussi les murs de Cénaria pour découvrir d’autres territoires comme la Brouette Noire, et l’on comprends bien mieux aussi le passé de Durzo Blint, et les légendes qui l’entourent. Je trouve ce 3ème tome très réussi, complet, et satisfaisant : j’ai les réponses à presque toutes les questions, et l’histoire se termine plutôt bien, sans mièvrerie.

Pour conclure :

Une trilogie qui m’a agréablement surprise, alors que les couvertures de l’édition Milady (Bragelonne) ne me plaisaient pas du tout. Mais comme j’en avais entendu parler, je me suis laissée tenter. J’ai eu raison de ne pas m’arrêter à la couverture un peu simplette et qui fait très young adult, dans le genre Narnia. Or, l’histoire et les horreurs par lesquelles passent les personnages (notamment Logan, gloups) sont bien plus adultes. Mais c’est tout l’art de la fantasy je trouve : de nous faire croire « tiens des créatures magiques, ho ça va être mignon » et en fait « beurk, il va vraiment bouffer une jambe humaine ? Non. il va pas le faire. Diantre, il l’a fait ! »

Belle lecture le clan !

Diane McNeele

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Chronique: le Cycle des princes d’Ambre

Salut le clan ! Aujourd’hui une chronique sur une saga que j’ai dévoré, d’où mon silence de quelques semaines sur ce blog… A savoir le Cycle des princes d’Ambre. Cette saga, sortie dans les années 1970, est une des sources d’inspirations qui a permis l’écriture de Games of Thrones.
Le Cycle d’Ambre est en réalité une saga de science fiction (mais tu sauras un peu plus loin pourquoi je fais une chronique sur ce blog de fantasy) Ce cycle est écrit par Roger Zélazny, un roman américain. Il faut bien savoir avant de commencer que ce cycle est divisé en deux. Je vous préviens parce que lorsque j’ai compris que l’aventure de Corwin était terminée, et qu’on enchaînait sur Merlin… J’étais un peu dégoutée et j’ai failli lâcher le bouquin après les Cours du Chaos.
On suit tout d’abord les aventures de Corwin, prince d’Ambre, sur 5 tomes. Puis on suit les aventures de Merlin, son fils sur 5 tomes également dans ce qu’on appelle le cycle de Merlin.Mais jolie surprise ! Je me suis laissée prendre rapidement par l’intrigue que vit Merlin au bout de quelques pages. En fait, ce personnage est drôle, insolent, et méprisant du danger: le digne fils de son père Corwin.Ces deux héros sont de vrais aventurier mais pas sans foi ni loi. Car Corwin a sa loyauté envers Ambre. Le reste… peuvent s’avérer être des pions.Corwin, manipule, couche avec une descendante de son frère, tue à la déloyale dans un combat singulier. Mais ce prince d’Ambre est touchant. Je ne veux pas spoiler l’intrigue, mais vous allez accrocher : j’ai dévoré en un mois l’intégralité de la saga qui compte 10 tomes. Petit récapitulatif de cette oeuvre de Roger Zélazny.
Si vous aimez les intrigues géopolitiques et les dialogues ciselés entre manipulation et faux semblants à la Game of Thrones, alors foncez !

Ce que j’ai aimé dans le Cycle des Princes d’Ambre.

Bon le personnage d’abord de Corwin. J’adore ce genre de personnage qui a l’innocence et l’arrogance de se dire : « J’y vais, et on verra bien ce qui se passe. » Ca change d’Elric le maudit qui traîne ses questionnements existentiels à longueur de temps…

Corwin Prince d’Ambre

L’autre qualité de cette saga est le traitement de la magie. Car oui, voilà pourquoi j’écris sur ce roman. Mon frère m’en avait parlé ado, complètement enthousiasmé. « C’est des gens qui utilisent leur mental pour imaginer l’endroit où ils veulent aller et ils peuvent s’y rendre. »Comme je suis adepte de la visualisation et des techniques de neuro science pour écrire mes propres romans, j’étais évidemment intriguée.C’est la particularité du sang de la famille royale d’Ambre. Ambre est une Cité, sur le modèle platonicien, dans une dimension parallèle au notre, la terre, qu’ils appellent Ombre. Les princes et princesses d’Ambre ont la faculté donc de se déplacer via cette visualisation d’Ambre jusqu’à Ombre, à peu près là où ils le veulent. Cela demande beaucoup d’effort de parcourir une certaine distance, mais l’avantage est Corwin est qu’il peut se rendre dans des endroits connus de lui seul. L’autre moyen pour se déplacer est de se « téléporter » est d’utiliser un atout. Une carte représentant un membre de la famille: en se concentrant dessus, tout prince d’Ambre peut entamer un dialogue, et en tendant la main, faire passer dans l’endroit de l’interlocuteur.

Les atouts d’Ambre

Une autre spécificité de la famille royale d’Ambre est la capacité à traverser la marelle, une figure assez mystérieuse, ayant un effet particulier sur leur adn. La traverser implique de se confronter à soi-même, et d’acquérir plus de pouvoir. Ainsi que d’être téléporté là on l’on veut.

Mais si vous découvrez tout ça, c’est grâce l’écriture ciselée de Roger Zélazny qui introduit ces éléments au fur et à mesure : la quête de Corwin commence par une quête d’identité. Le héros s’éveille dans un lit d’hôpital, sans se souvenir de qui il est. Un terrible accident de voiture l’a privé de ses souvenirs… Nous découvrons donc sa personnalité roublarde, son sens de la manipulation, son intelligence, avant qu’il ne découvre ses capacités magiques. Brillant. Nous découvrons ensuite seulement sa famille: une famille qui pratique la manipulation et le mensonge (hum et l’inceste) comme un sport. Le but ? Acquérir le pouvoir de se déplacer en Ombre à leur guise, et pour la fratrie de Corwin… le trône d’Ambre bien sûr.Merlin, fils de Corwin, ressemble à son père par certains côtés. Mais n’ayant pas grandi en Ambre, il a conservé une innocence et une grande droiture d’esprit. Merlin est fils de Corwin et de Dara, une princesse du Chaos.Le Chaos est régi par le Serpent, et Ambre est régi par la Licorne. Ordre et Chaos se disputent la main mise de l’univers et c’est ce duel commencé à l’époque de Corwin qui trouve son apogée dans les aventures de Merlin. Toute l’aventure de Corwin servait à préparer les aventures de Merlin.Ce que j’aime chez Merlin, c’est qu’il ne veut rien. Il voudrait juste continuer sa petite vie nomade, et explorer la magie, sauf qu’il est un redoutable magicien.

Bien plus impressionnant que Corwin qui a juste le pouvoir de se déplacer et est un fin bretteur. Il ne veut pas d’adversaire, il ne veut pas du trône, Merlin veut juste retrouver son père disparu depuis 6 ans. Sauf que… à chaque date d’anniversaire, Merlin est victime d’une tentative d’assassinat. Qui veut le tuer ? Sa famille d’Ambre ? Sa famille du chaos ? Julia son ex petite amie… qui vient d’être assassinée ? Car cela voudrait dire que quelqu’un connaitrait sa véritable identité sur Ombre terre.
C’est un plaisir d’évoluer en même que temps que Corwin ou Merlin dans des univers aux références qu’on reconnaîtra : Le Mont St Michel pour Ambre, le labyrinthe de la cathédrale de Chartres pour la marelle… On retrouve cette idée déjà explorée par Michael Moorcock, à savoir un multivers. (La notion de multivers, pour votre petite culture générale, a été théorisée par le physicien Hugh Everett.)

Ce que j’ai moins aimé dans le Cycle des Princes d’Ambre.

J’ai été horriblement déçue par la fin. Non pas qu’elle n’est pas satisfaisante mais tant de choses sont laissées en suspens ! Les 10 tomes trouvent leur résolution finale en 3 pages. D’accord, on l’apprend en cours d’écriture, la scène de résolution doit être courte. Mais bon quand même ! J’aurais aimé un épilogue d’une dizaine de pages: des pages où l’on verrait que Merlin noue enfin des relations avec son père. Peut-être une scène entre le Roi d’Ambre (je vous dirai pas qui c’est !) et le nouveau roi du Chaos  (Non plus !!). Une autre scène entre Dara et Corwin aurait été nécessaire pour développer leur relation. Car Corwin commence à avoir des sentiments pour Dara à un moment donné… je me retrouve frustrée sur pas mal de points de l’histoire. On découvre également des personnages secondaires introduits dans les 3 derniers chapitres qui semblent important pour Merlin. Tels que Rhanda par exemple, présentée sous forme d’un souvenir d’enfance, et qui réapparait dans un rêve…. et c’est tout. 

Pour conclure cette chronique sur le Cycle des Princes des d’Ambre

Le cycle des Princes d’Ambre est un excellent cycle de fantasy plutôt cape et épée mixée avec le fantastique. je ne comprends pas trop d’ailleurs la catégorisation en Science fiction de l’editeur, car d’après ce que j’ai lu, le fantastique est caractérisé par l’irruption d’un élément surnaturel dans le réel. Quand je lis la définition de la science fiction « Genre littéraire et artistique qui décrit un état futur du monde en extrapolant les données de la science ou de la technologie »… bah ça colle pas. Car Ambre n’utilise pas de technologie, mais les arts magiques…Si vous accrochez autant que moi, prévoyez un bon mois pour lire l’intégrale. A savoir qu’il existe une préquelle écrite par  John Gregory Betancourt d’après les notes de Roger Zelazny : comment tout a commencé… Comment la première marelle a été crée… Et pour les férus de jeu de rôle, Ambre est un jeu de rôle édité en France par les Jeux Descartes à partir de 1994. Il a été conçu et écrit par Erick Wujcik, d’après le Cycle des Princes d’Ambre

Et vous le clan ? Vous avez lu quoi ce mois-ci ?

Diane McNeele

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  • Corwin prince of Amber
  • Le cycle des Neuf Princes d’Ambre adapté en série télé par le créateur de The Walking Dead
  • Robert Kirkman

Chronique : LEGEND

Temps de lecture : 5 minutes

Ha les années 80. Cette musique au synthé. Ils en mettaient partout à l’époque. De quoi mettre une claque bien senti aux films qui auraient pu mieux vieillir. C’est le cas de Ladyhawk, et c’est le cas de Legend.

Ce gentillet film de fantasy est de Ridley Scott, avec Tom Cruise et Mira Sara, sorti en 1985. Voui, le truc, l’année de ma naissance. Et Legend, c’est un bout de mon enfance.

Le résumé : Lili, est une jeune et jolie princesse, qui courre dans les champs digne de La maison dans la prairie. Lili est convoitée à la fois par Jack, jeune homme proche de la nature, et par Darkness, véritable incarnation du mal, qui ne rêve que de plonger le monde dans une nuit éternelle. Darkness = obscurité. Bon déjà, quand tu as compris ça, tu as compris le niveau de développement de l’histoire.

Darkness veut tuer les deux licornes protectrices. Avec l’aide de Gump, un lutin, et de ses acolytes Screwball et Tom Brown, Jack se lance dans une quête effrénée pour arrêter Darkness et empêcher la transformation de Lili en créature perverse.

Tom Cruise Legend (1985) Trailer

Ce que j’ai aimé dans le film Legend

Et non, perdu, pas Tom Cruise. Ce que j’aime dans les films des années 80, c’est qu’ils essaient d’être plus grand que le cinéma : plus de musique, plus d’effets spéciaux, de gags…. Je croirais presque que les réalisateurs de ces années avaient un complexe d’infériorité par rapport aux cinéastes précédents.

Conçu par Scott comme une tournure sombre et somptueuse d’un film Disney et des frères Grimm… le film est un échec cuisant au box office. Souffrant de retouches de studio sans fin, il gagne moins de 15 millions de dollars avec un budget de 25 millions de dollars. Trop bête parcequ’au début des années 80, il y a eu un mini boom des films de fantasy : Willow, Conan le barbare, Dark Crystal… Mais l’échec de Legend au box office met au coup d’arrêt à la fantasy et à la sword and sorcery comme genre rentable auprès des studios. Il faudra attendre un certain Peter Jackson et sa fameuse trilogie pour remettre la magie sur nos écrans.

Photographie à couper le souffle, sublime musique de Jerry Goldsmith, costumes et maquillages… Legend, malgré l’histoire qui semble bien naïve, a bercé mon enfance, et sûrement la votre. Si ce n’est pas le cas, faites découvrir ce film aux enfants. Vous leur mettrez de la magie dans les yeux. Mais regardez à ce moment là, la version européenne : Ridley Scott lui même renie le montage réalisé par le studio américain.

Certains disent que le film a mal vieilli. Je ne suis pas d’accord. Visuellement, c’est beau, comme une série de tableaux de maîtres de peinture. Ridley Scott joue avec les merveilles de la nature : pluie, paillettes, neige, fumée, poussière, pétales, reflets, pollen, vol d’oiseaux… tout élément accroche la lumière et rend l’univers de fantasy prégnant. Le truc, c’est qu’il faudrait le redécouvrir en salle… dans sa version européenne.

La licorne dans la forêt… éblouissant.

Ce que je n’ai pas aimé dans Darkness

Bon le jeu de Tom Cruise n’est pas détonnant, mais normal, c’était l’un de ses premiers films. Je n’ai pas été très convaincue enfant par Darkness : son costume et ses deux cornes sont impressionnants. Il faut bien compenser son objectif vachement simplet quand même : conquérir le monde. Répandre le mal et l’obscurité sur l’univers. Mouaif. Peut mieux faire. Je ne croyais pas non plus à la petite fixette que fait Darkness sur Lili. Pourquoi donc s’embarrasser d’une humaine ? Pourquoi elle ? C’est sans doute une métaphore : ternir Lili, la pervertir… c’est peut-être par ce personnage qui symbolise l’innocence que commence la conquête du monde de Darkness. Faut-il y voir une allégorie du masculin double ? Tom Cruise, sorte de Peter Pan protecteur de la forêt, VS Darkness le mâle dominant aux membres turgescents ?

Darkness aux attributs plus qu’imposants.

Ho ! Je parlais de ses cornes voyons !!!

Autre chose, le dénouement au final, vous l’aurez deviné, heureux, mais trop simple. Cela manque de cruauté, de perte. Dans le voyage du héros, le héros en prend sacrément plein la figure. C’est pour cela qu’il accède au statut de héros. Frodo doit aller à l’autre bout du monde pour jeter un anneau dans le feu du Mordor. Tom Cruise aurait pu, lui aussi, se faire amputer de quelque chose, sacré nom de nom. Bah non. Même pas mal. Même pas le brushing ébouriffé.

Pour conclure, ce film est un Rubens du cinéma, une merveille visuelle. A voir si vous aimez la fantasy, et à faire découvrir à vos enfant, neveu, nièce. Il n’est jamais trop tôt pour s’émerveiller. Ou trop tard. Voilà ce que je répondrais aux hautains qui n’aiment que les films pour adultes.

Voilà le clan, j’espère que cet article vous aura donné envie d’initier vos petits hobbits et vos petits vikings à la magie de Legend.

Diane McNeele

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